Bon à jeter, donc inestimable ? Exposer le rebut en galerie dans les années 1960
Résumé
Engagées dans la défense de jeunes artistes dont la production rompait brutalement avec les traditions artistiques, des galeries d'art ont dû se plier, elles aussi, à un exercice de redéfinition de leurs fonctions et attributions, ou plutôt à une adaptation de celles-ci à des objets-rebuts qui mettaient, directement ou indirectement, en cause le système marchand. Comment les marchands et les critiques d'art, dans leurs présentations respectives (exposition sur les cimaises, et explication dans les préfaces), ont-ils composé avec la dénonciation du mercantilisme et du consumérisme contenue dans les œuvres ? L'étude de leurs discours permet de clarifier la distinction entre valeur d'usage, valeur utile et valeur esthétique, démontrer l'inobjectivité de la construction de la valeur des œuvres récentes et d'esquisser une théorie d'ensemble de la valeur artistique.