Slow versus Fast: un faux débat?
Résumé
Depuis le mouvement Slow Food créé en 1989 en lutte contre le fast food, la restauration rapide les mouvements slow prolifèrent et font recette : Initialement focalisé sur la « malbouffe », l’appel au ralentissement s’est étendu à d’autres sujets : les transports, la vie urbaine, l’innovation technologique, les transactions économiques et même la recherche scientifique.
Ainsi deux termes monosyllabiques – fast/slow – suffisent à camper un tableau tout en contrastes : d’un côté, un réseau dense et intriqué de phénomènes sociaux, économiques, techniques et culturels à rejeter ; de l’autre, un paysage bucolique, solidaire, un autre monde à construire. Mais justement ce paysage contrasté est-il le bon support pour promouvoir une autre voie ? N’est-il pas simpliste de croire qu’il suffirait de ralentir pour changer le monde ? Ces mouvements alternatifs qui questionnent notre rapport au temps ne se trompent-ils pas de cible en posant le problème en termes de fast et slow ? On se demande donc pour finir si les innovations techniques qui participent à cette accélération n’obligent pas à poser un autre diagnostic. Plutôt que de mettre en cause le tempo, ne faudrait-il pas repenser la temporalité elle-même ?
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)