Des religieux en quête de grâce. Les suppliques adressées à la pénitencerie apostolique par des clercs réguliers violents au XVe siècle - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Médiévales Année : 2008

Des religieux en quête de grâce. Les suppliques adressées à la pénitencerie apostolique par des clercs réguliers violents au XVe siècle

Résumé

Clerics Seeking Pardon : Petitions Brought before the Apostolic Penitentiary by Violent Regular Clerics in the Fifteenth Century. The registers of the Apostolic Penitentiary for the second half of the fifteenth century provide petitions from regular clerics (monks, canons, friars or nuns) who committed an act of violence (fight, assault, homicide) against another ecclesiastic. They asked for absolution for their crime and their ipso facto excommunication, and for dispensation from sacramental impediments. According to canon law, religious people who acted violently towards another ecclesiastic did not have to petition before the Penitentiary : abbots, priors, bishops and legates had indeed received power to grant absolution in these matters, the papal authority only reserving its power to absolve difficilis et enormis excesses. Nevertheless, many regular clerics kept submitting petitions for grace to the Penitentiary, despite the fact that it could be obtained locally, for instance in ordinary cases of violence such as fights between brothers or sisters. Such petitioners were often disobedient and apostate clerics, who tried to escape an abbot’s punishment by seeking papal forgiveness. The letters granted by the Penitentiary carried enough power to pressure reluctant local jurisdictions to reintegrate the criminal clerics into their community.
Les registres de la Pénitencerie apostolique de la seconde moitié du xve siècle contiennent des suppliques rédigées par des religieux (moines, chanoines réguliers et frères mendiants ou moniales), impliqués dans des actes de violence à l’encontre d’un confrère ou d’un clerc. Ces clercs réguliers demandent l’absolution du crime commis, de l’excommunication encourue ipso facto et une dispense pour l’irrégularité contractée. L’étude de la législation canonique en matière de violence exercée par des religieux à l’encontre d’une personne ecclésiastique montre cependant que les clercs réguliers ne sont pas astreints à recourir à Rome. La papauté a, en effet, progressivement délégué ce pouvoir aux prélats réguliers et séculiers, tout en gardant un droit de réserve sur les excès difficiles et énormes. De nombreux religieux recourent pourtant à l’office pontifical pour des cas de violence assez ordinaires, tels que des coups échangés entre confrères, qui pourraient être absous par leur supérieur, leur évêque ou un légat pontifical. Il s’agit généralement de religieux désobéissants et souvent apostats, qui tentent d’échapper à la correction de leurs supérieurs en sollicitant le pardon pontifical. Les lettres d’absolution accordées par la Pénitencerie constituent en effet des pièces décisives susceptibles d’influer sur les décisions des juridictions locales qui, si elles sont compétentes en la matière, se montrent peu clémentes avec les religieux délinquants.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-01993474 , version 1 (24-01-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01993474 , version 1

Citer

Elisabeth Lusset. Des religieux en quête de grâce. Les suppliques adressées à la pénitencerie apostolique par des clercs réguliers violents au XVe siècle. Médiévales, 2008, 55, p. 115-134. ⟨hal-01993474⟩
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