Montévrain (Seine-et-Marne), "Le Clos Rose" : lot L1 : rapport de fouille - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2015

Montévrain (Seine-et-Marne), "Le Clos Rose" : lot L1 : rapport de fouille

Résumé

L'occupation humaine au Néolithique, est mieux documentée dans le fond de la vallée de la Marne entre Lagny-sur-Marne et Meaux, que sur la frange du plateau de Brie. Pourtant de nombreuses informations sont recueillies depuis quelques années, sur cette plate-forme. Elles proviennent principalement des projections pédestres menées dans les années 80, dans le cadre du projet Marne-la-Vallée, et de l'existence de structures nettement plus anciennes au sein de sites historiques. Jusqu'à présent, le bilan documentaire ne permettait pas de caractériser avec précision le mode d'appropriation du secteur au Néolithique. Dans l'état actuel des recherches, on pensait qu'au Néolithique moyen, la fabrication de haches était un phénomène strictement réservé au lieu d'extraction du silex. Or paradoxalement, on constate que les lieux de façonnage de haches sont plus nombreux en contexte de plateau que dans le complexe minier Marne et Morin définit par Françoise Bostyn autour de la boucle de Jablines et de Bouleurs (Bostyn, Lanchon dir., 1992). Seuls deux ateliers de taille de haches sont connus actuellement dans le contexte minier. Le premier directement installé sur la minière de Jablines, il appartient vraisemblablement au Néolithique moyen. Le second à Coupvray, est implanté en dehors du lieu même de l'extraction, il semble daté du Néolithique récent. Ces deux ateliers ont montré qu'ils résultaient d'une intense activité de taille du silex (Brunet P. et al., 1994 ; Brunet V. 1996). Sur le plateau, la découverte de l'atelier de façonnage de haches de Montévrain n'est pas isolée puisque deux autres y ont été précédemment fouillés. Le premier, en 1998, aux abords du ru de la Brosse à Ferrières ZAC des Hauts de Ferrières, un petit amas de débitage d'éclats et de lames (219 pièces pour 360 g) a été mis au jour parallèlement à une occupation datée du Moyen Âge classique. Quelques remontages de pièces lithiques ont montré la structuration spatiale de cette aire de travail. De plus, une fosse semble appartenir à la fin du Néolithique (Paccard, Brunet V. collab. 1998). Le second en 2000, à Bussy-Saint-Georges "La Manjoire", à proximité du ru Sainte-Geneviève. Au sein d'une occupation romaine, il a été mis au jour un petit amas de façonnage de lames de haches de 424 pièces représentant un poids total de 3,6 kg. Des remontages attestent de la structuration spatiale de cette série. Parallèlement, une production de lames est associée à cette fabrication bifaciale (Sethian dir., Brunet V. collab. 2000). Si ces dernières années seulement trois ateliers de fabrication de haches ont pu être fouillés sur le plateau, on estime que ce phénomène est loin d'être isolé. D'ailleurs, c'est ce que les prospections pédestres et les diagnostics menés dans le cadre de l'opération Euro-Disneyland des années 80 ont mis en évidence. L'étude des séries lithiques de surface ont révélé l'existence de "près de 40 concentrations de pièces lithiques, d'extensions très inégales (de 5 à 20 hectares)... les premiers résultats des analyses bien que basés sur des données partielles, tendent à montrer que la majorité des concentrations témoignerait d'une occupation de la fin du Néolithique,... et de l'exploitation préférentielle d'un silex local". L'analyse et l'interprétation des concentrations a permis de distinguer des ateliers de taille et des zones d'habitat, ces dernières toujours en rapport avec les lieux de production (Prost 1992). On distingue une réelle différence dans l'intensité de l'activité de taille d'un atelier à l'autre. Si ceux de Ferrières et de Bussy présentaient des quantités de mobilier de l'ordre de quelques centaines de pièces équivalentes à moins d'une dizaine de kilos de mobilier siliceux, celui de Montévrain est d'un tout autre ordre. En effet, avec plus de 30 000 pièces de silex taillés représentant plusieurs dizaines de kilos, l'intensité de l'activité de taille est évidente et dépasse très largement les "petits" ateliers connus jusqu'à présents. Nous sommes à Montévrain, dans le cadre d'une activité soutenue, pérenne, alors qu'elle semble être ponctuelle à Ferrières ou à Bussy-Saint-Georges. A titre de comparaison, l'atelier de Jablines a livré 276 kg de silex taillés, Coupvray 72 kg, Bussy-Saint-Georges 3,6 kg, Ferrières-en-Brie 0,36 kg et Montévrain 42 kg. L'intensité de l'activité intense de taille du silex n'est pas uniquement l'apanage des sites miniers comme en témoigne celui de Montévrain.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02896676 , version 1 (10-07-2020)

Licence

Copyright (Tous droits réservés)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02896676 , version 1

Citer

Véronique Brunet, Frédéric Blaser, Christophe Borgnon, Richard Cottiaux, Mathieu Duplessis, et al.. Montévrain (Seine-et-Marne), "Le Clos Rose" : lot L1 : rapport de fouille. [Rapport de recherche] Service régional de l'Archéologie Île-de-France; Inrap Centre - Île-de-France. 2015, 1 vol. (238 p.) : 43 fig., ill. en noir et en coul. ; 30 cm. ⟨hal-02896676⟩
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