Productions lithiques magdaléniennes et aziliennes dans le bassin parisien : disparition d'une économie programmée - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue The Arkeotek Journal Année : 2008

Productions lithiques magdaléniennes et aziliennes dans le bassin parisien : disparition d'une économie programmée

Boris Valentin

Résumé

L'ampleur des mutations qui se sont produites en Europe occidentale entre le Magdalénien et l'Azilien a été perçue il y a plus d'un siècle. Depuis, ces mutations qui s'enchaînent entre le 14e et le 12e millénaire avant J.-C., notamment au cours du réchauffement tardiglaciaire, ont souvent été interprétées comme une véritable révolution. Or ces divers points de vue, notamment parce qu'ils considèrent l'évolution des sociétés comme un phénomène linéaire - et aussi parce qu'ils simplifient considérablement la diversité du Mésolithique -s'accordent mal avec les résultats auxquels peut aboutir une démarche « paléohistorique » (à propos de cette notion voir Valentin, 2008). C'est ce que nous voulons montrer dans cet essai fondé sur une vingtaine d'années de recherches collectives dans le Bassin parisien ainsi que dans les régions voisines, ce bilan promouvant une démarche explicative qui met en perspective différents ordres de faits, techniques, économiques, voire sociologiques. Le décryptage en cours de ces premiers changements - attribués pour une part à une phase ancienne de l'Azilien - vient avantageusement nourrir les explications que nous avons proposées naguère en confrontant les choix très nettement contrastés qui distinguent la phase récente de l'Azilien et le Magdalénien (voir notamment Julien, 1989 ; Audouze & Enloe, 1991 ; Floss, 1992 ; Fagnart, 1993 ; Valentin, 1995 ; Bodu & Valentin, 1997 ; Street & Baales, 1997). Ces explications établissent en particulier un lien entre, d'une part, la transformation des outillages en silex et des modes de taille et, d'autre part, divers indices suggérant que la programmation sur le long terme des activités de chasse, et, en conséquence, des déplacements successifs des chasseurs a beaucoup diminué entre le Magdalénien et l'Azilien récent (Valentin, 2005a). Ces hypothèses s'inspirent donc des applications archéologiques de l'Optimal Foraging Theory, et notamment des modèles sur la façon dont les chasseurs-cueilleurs nomades gèrent le temps et le risque, adaptant en conséquence leur outillage en pierre (voir notamment Torrence, 1983 ; Perlès, 1992). En complément, cet état des réflexions s'enrichit d'un modèle de J. Pelegrin (2000), inspiré par la Design Theory (voir notamment Bleed, 1986), permettant d'interpréter les changements dans l'armement et son mode de fabrication à la lumière de cette disparition progressive d'une économie programmée. Depuis la formulation de ce modèle, notons que certaines prédictions relatives aux tactiques de chasse ont été validées par les analyses et interprétations d'O. Bignon (2003 ; 2008) que l'auteur s'attache aujourd'hui à développer sur un plus vaste corpus archéozoologique. Au passage, soulignons que ces premières validations montrent que le niveau d'élaboration des faits et des scénarios explicatifs se prête maintenant aussi bien à des démarches hypothético-déductives comme celle proposée par J. Pelegrin qu'à des constructions plus inductives comme celle que nous présentons ici-même.
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  • HAL Id : halshs-00375462 , version 1

Citer

Boris Valentin. Productions lithiques magdaléniennes et aziliennes dans le bassin parisien : disparition d'une économie programmée. The Arkeotek Journal, 2008, 2 (3), pp.54. ⟨halshs-00375462⟩
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