La faucille et le goupillon. Observations sur les rapports entre communauté d'habitants et paroisse d'après les registres de visite pastorale de l'Empire au XVe siècle - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2018

La faucille et le goupillon. Observations sur les rapports entre communauté d'habitants et paroisse d'après les registres de visite pastorale de l'Empire au XVe siècle

Résumé

Ce chapitre repose sur l’étude d’un corpus composé de registres de visites pastorales de l’Empire au XVe s., en l’occurrence de Genève (début), Lausanne (milieu) et Eichstätt (fin du XVe s.). À l’inverse du Chapitre 8 (cf. HAL-SHS), on procède donc à partir d’un corpus centré sur la paroisse (et non pas la communauté) et homogène du point de vue des conditions de sa production (registres de visites produits par des évêques du sud de l’Empire au XVe s. – même si l’on ne doit pas méconnaître les écarts qui peuvent exister entre les diocèses en question), afin de saisir ce qu’il peut y avoir de communautaire dans un discours théoriquement focalisé sur la paroisse. On commence par présenter l’intérêt de ce type documentaire, en dépit des usages positivistes auquel il a longtemps été soumis, en l’occurrence comme mine d’informations sur les dysfonctionnements paroissiaux ayant à terme mené à la Réformation. L’approche ici proposée se replace d’une part dans le cadre des divers travaux qui se sont multipliés ces dernières années sur l’enquête (mais ont largement négligé, voire volontairement écarté, les visites pastorales), d’autre part dans la perspective d’une analyse systématique du lexique (fréquences et concordances). Ceci permet de revenir sur la question de l’articulation entre communitas et parrochia examinée dans le Chapitre 8 (cf. HAL-SHS), qui à la fois confirme le caractère marginal de cette articulation et montre l’usage négatif (péjoratif) par les clercs du terme communitas, lorsque les paroissiens sont en délicatesse avec l’Église. On précise également la question de l’enracinement des paroissiens par l’attachement à leur église en examinant, d’une part, le cas des fabriques et, d’autre part, le cas des confréries de village, qui tous les deux montrent l’appropriation de l’espace ecclésiastique par les paroissiens – non pas sa confiscation aux dépens de l’Église mais au contraire le fait de se couler dans l’espace cléricalisé. Cette question de l’espace conduit alors à examiner la nature de la territorialité paroissiale telle qu’elle est mise en œuvre dans les registres, à travers la question des limites, de la présence des juifs, du rapport entre parrochia et villa, enfin de la question de la levée des dîmes. Tout ceci confirme la fécondité heuristique qu’il y a à distinguer paroisse et communauté d’habitants, indispensable si l’on espère saisir les modalités de la conjonction des deux formes d’appartenance sociale, opérée par le biais de l’appropriation de l’église paroissiale par les habitants, dans un double phénomène de paroissialisation des habitants et de communautarisation des églises. Des extraits du registre (inédit) d’Eichstätt de 1480 sont édités en annexe.
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Identifiants

  • HAL Id : halshs-02534192 , version 1

Citer

Joseph Morsel. La faucille et le goupillon. Observations sur les rapports entre communauté d'habitants et paroisse d'après les registres de visite pastorale de l'Empire au XVe siècle. Joseph Morsel. Communautés d’habitants au Moyen Âge (XIe-XVe siècles), Éditions de la Sorbonne, p. 463-538, 2018. ⟨halshs-02534192⟩
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