Speeches, practices and environmental dynamics around gold mining in Kampti's commune (southwest of Burkina Faso)
Discours, pratiques et dynamiques environnementales autour de l'orpaillage dans la commune de Kampti, (Sud-ouest du Burkina Faso)
Résumé
Since the revival of gold mining in the early 2000s in Burkina Faso, the number of illegal gold panning sites has continued to increase despite the government’s attempts to formalize it. As of december 31, 2019, the number of legal gold panning sites was 36 out of several hundred. The illegality that characterizes this mining sub-sector favors the development of speeches by political actors and the media stigmatizing artisanal miners. According to several reports, artisanal gold mining, through unsuitable techniques, is the cause of environmental degradation. The purpose of this thesis is to demonstrate, using the example of the commune of Kampti (southwest of Burkina Faso), that beyond these techniques of gold extraction and processing, other political and social factors are at the origin of the observed environmental degradations. Based on the Political Ecology approach, this work is part of the search for analytical links between power relations, institutions, environmental regulation and ecological dynamics ( Peel and Watts, 2002). The methodology adopted combines documentary research and field surveys carried out between 2017 and 2019. Landsal images from 2001, 2011 and 2018 with a resolution of 30m were studied to determine the spatial and temporal evolution of the plant cover at the Kampti commune scale. The analysis of these images was accompanied by transects along which the types of vegetation cover, the type of activity and the techniques of gold mining were observed. Individual and group interviews were carried out with 298 people. The actors’s speeches were collected from these interviews and newspaper articles. The main international (Conventions) and national (mining and environmental codes) texts organizing the environmental regulation of gold mining were studied. These interviews show that in Kampti commune, the vegetation cover is shrinking in favor of human activities such as agriculture, the timber trade and gold mining. International and national environmental protection policies have limitations in artisanal gold mining as well as shortcomings in their local application. The problems of application are exploited by different actors (administrative, municipal, customary chiefs, gold miners) with the aim of accessing the largest possible share of the artisanal mining income. This results in asymmetric power relations around the environmental regulation of gold mining, favorable to an anarchic exploitation of the environment, and therefore to its degradation. It is not so much the only techniques of exploitation of poor gold miners that are the cause as the dysfunctions of the regulation, which are political in nature.
Depuis la renaissance de l'orpaillage au début des années 2000 au Burkina Faso, le nombre de sites clandestins ne cesse d’augmenter malgré les tentatives de formalisation entamées par le gouvernement. À la date du 31 décembre 2019, le nombre de sites d’orpaillage légaux était de 36 sur plusieurs centaines. L’illégalité qui caractérise ce sous-secteur des mines favorise le développement de discours tenus par des acteurs politiques et les médias stigmatisant les artisans miniers. Selon plusieurs rapports, l’extraction artisanale de l’or, à travers les techniques non adaptées, est à l’origine de la dégradation de l’environnement. Cette thèse a pour objet de démontrer, à partir de l’exemple de la commune de Kampti (Sud-Ouest du Burkina Faso), qu’au-delà de ces techniques d’extraction et de traitement de l ’or, d’autres facteurs politiques et sociaux sont à l’origine des dégradations environnementales observées. En se basant sur l’approche de la Political Ecology, ce travail s’inscrit dans la recherche de liens analytiques entre les relations de pouvoir, les institutions, la règlementation environnementale et les dynamiques écologiques (Peet et Watts, 2002). La méthodologie adoptée associe une recherche documentaire et des enquêtes de terrain réalisées entre 2017 et 2019. Des images Landsat de 2001, 2011 et 2018 d’une résolution de 30m ont été étudiées pour connaître l’évolution spatiale et temporelle du couvert végétal à l’échelle de la commune de Kampti. L’analyse de ces images a été accompagnée de transects le long desquels les types de couvertures végétales, le type d’activités et les technique d’extraction de l’or ont été observés. Des entretiens individuels et collectifs ont été réalisés auprès de 298 personnes. Les discours des acteurs ont été collectés à partir de ces entretiens et d’articles de journaux. Les principaux textes internationaux (Conventions) et nationaux (codes miniers et de l’environnement) organisant la régulation environnementale de l’exploitation de l’or ont été étudiés. Il ressort de ces entretiens que dans la commune de Kampti, le couvert végétal recule au profit des activités humaines telles que l’agriculture, le commerce de bois et l’orpaillage. Les politiques internationales et nationales de protection de l’environnement présentent des limites en matière d’exploitation minière artisanale de l’or ainsi que des insuffisances dans leur application à l’échelle locale Les problèmes d’application sont exploités par différents acteurs (administratifs, municipaux, chefs coutumiers, orpailleurs) dans le but d’accéder à la plus grande part possible de la rente minière artisanale. Il en découle des relations de pouvoir asymétriques autour de la régulation environnementale de l’orpaillage, favorables à une exploitation anarchique de l’environnement, donc à sa dégradation. Ce ne sont pas tant les seules techniques d’exploitation d’orpailleurs pauvres qui en sont la cause que les dysfonctionnements de la régulation, qui sont d’ordre politique.
Origine : Version validée par le jury (STAR)