J. C'est-l'histoire-de, Ce qu'il fait en léguant sa fortune (la formule manque un peu de rigueur, mais elle est acceptable pour les besoins de l'exposé) à Muriel, 31 ans, sa maitresse depuis 3 ans. A « feel good story » donc, puisqu'à 92 ans, Jean a rencontré Muriel, 28 ans, et ils sont tombés dans les bras l'un de l'autre. Soit, mais Muriel est plutôt « cash » et elle a fait savoir à Jean, c'est écrit, que « "Pas d'argent, pas d'amour" ». Jean veut de l' « amour » et Simone et Micheline, « ben tant pis ». On se doute qu'au décès de Jean, à 96 ans, Simone et Micheline font la du legs universel, (aux motifs) que celui--ci, vol.238, pp.3-11, 2004.

, Muriel s'en sort bien, adieu les bonnes moeurs

, Ensuite et en droit qu'il faut par principe et encore plus en cas de divergence, admettre la liberté des moeurs. La difficulté naît cependant de l'affichage. Il se peut cependant qu, Que faire ? Tout d'abord, admettre qu'une société sans heurts ni crispations n'existe pas et qu'ainsi, nos désaccords

, En (?) interdisant à chacun de revêtir dans l'espace public une tenue destinée à dissimuler son visage, l'État restreint d'une certaine façon le champ du pluralisme, dans la mesure où l'interdiction fait obstacle à ce que certaines femmes expriment leur personnalité et leurs convictions en portant le voile intégral en public. Il indique cependant de son côté qu'il s'agit pour lui de répondre à une pratique qu'il juge incompatible, dans la société française, avec les modalités de la communication sociale et, plus largement, du « vivre ensemble

, Apologie de Socrate, texte de Platon qu'on date en 399 av. J.--C., est une longue dissertation sur l'art de la vie bonne, sur ce qui l'améliore et la corrompt. L'histoire de la philosophie révèle d'ailleurs l'installation progressive et durable de la division du savoir entre connaissance et morale, raison pure et raison pratique. La pensée du bien se nourrit de la conscience d'autrui. En communauté, il nous faut mesurer que nos actions, même nos paroles, ne sont pas sans incidence sur autrui. Que quelqu'un bouge et l'ensemble branle. L'observation ne condamne pas à l'immobilité, étant précisé que celui qui part à la cueillette du muguet ne dérange pas grand monde, qu'en conséquence, sauf chez les donneurs de leçons, l'empire de la morale a des frontières au tracé incertain. Il reste que, là où la présence d'autrui s'impose à nous, l'action morale est celle qui intègre l'intérêt d'autrui. Celui qui agit dans son unique intérêt n'a pas de sens moral. Dans les scènes de la vie ordinaire, celles d'hier et d'aujourd'hui, c'est le « Thénardier » ou le « loup de Wall--Street », le braillard ès « lieux publics », le délateur anonyme, le casseur masqué, etc. Le jugement est presque unanime pour admettre le faible sens moral de ses individus, uniquement centrés sur leurs avoirs, leur nombril, leurs haines et leurs colères. D'ailleurs, lorsque quelqu'un rend un service à autrui, La Cour de Strasbourg est souvent prise comme « tête--à--claques » pour, pardonnez le pléonasme, polémistes souverainistes. Admettons a minima que, même en plusieurs langues, elle sait tenir sa plume. Avec une délicatesse qui l'honore, la Cour dit que le choix vestimentaire de la Burqa, que le « pluralisme » des moeurs rendrait acceptable, peut néanmoins être contrarié est aussi vieille que l'humanité. L'

, Plus près de nous, Ripert, grand juriste, a écrit un ouvrage intitulé La règle morale dans les obligations civiles (1 ère éd. LGDJ 1949, rééd. en 2013) dont l'objet est de mettre en évidence le poids de la morale sur le contenu des règles de droit. D'ailleurs qu'y a--t--il de plus moral que l'affirmation du respect de la parole donnée, dont l'article 1103 du code civil se fait l'écho ? Ou encore du principe de la responsabilité pour faute que consacre l'article 1240 du même code ? La dimension morale du droit est encore illustrée, par l'article 1104 qui dispose : « les contrats doivent être négociés, l'écrit Portalis, au demeurant fortement inspiré par l'esprit de modération de Montesquieu (philosophe, mais d'abord juriste), dans le déjà cité discours préliminaire : « Les lois ne sont pas de purs actes de puissance ; ce sont des actes de sagesse, de justice et de raison. Le législateur exerce moins une autorité qu'un sacerdoce. Il ne doit point perdre de vue que les lois sont faites pour les hommes, et non les hommes pour les lois ; qu'elles doivent être adaptées au caractère, aux habitudes, à la situation du peuple pour lequel elles sont faites ; qu'il faut être sobre de nouveautés en matière de législation, parce que s'il est possible, dans une institution nouvelle, de calculer les avantages que la théorie nous offre, La morale est en droit, partout et nulle part. La morale est partout en ce sens que le droit, qui pose les normes permettant aux hommes de vivre en société, se constitue nécessairement en considération d'une conscience morale

, En juin 2018, le CCNE concluait les Etats généraux sur la bioéthique par la publication d'un volumineux rapport de synthèse (disponible en ligne) abordant les thèmes suivants : « Recherches sur l'embryon et les cellules souches embryonnaires, Examens génétiques et médecine génomique, Dons et transplantations d'organes, Neurosciences, Données de santé, Intelligence artificielle et robotisation, Santé et environnement, Procréation et société, Accompagnement de la fin de vie ». La simple lecture de cet inventaire laisse deviner que les sujets abordés sont propices à l'échange de convictions divergentes. Ces sujets sont abordés à l'occasion d'un cours, généralement appelé « droit des personnes, Consultatif National d'Ethique (CCNE) et les lois sont présentées comme ayant pour objet la bioéthique

, Pour autant, une question mérite d'être posée sans attendre : le , pour les salariés, pour l'environnement, pour les consommateurs, etc. Ces différentes formes d'éthique sont l'expression d'une conscience morale du fait que toute activité engage autrui et qu'il y a lieu de tenir compte de cette altérité. Elles conduisent à la mise en forme de recommandations, sous forme de codes de bonne conduite, Le débutant aimerait sans doute qu'on en parle un peu plus, mais désolé, avant de jouer du Mozart, il faut faire ses gammes

, La définition a sans doute un peu vieilli, mais elle met encore en évidence avec efficacité deux traits saillants du phénomène religieux : la séparation du profane, accessible à l'homme, et du sacré, qui lui est interdit ; 'humanité en petites communautés ? Alors que la République s'installe durablement en France, la religion fait figure de mauvaise relique, marquée du sceau de l'obscurantisme et de la division. La définition de Durkheim, au moins en première lecture, entretient le préjugé. Mais en bon sociologue, Durkheim est soucieux d'y voir clair et ne prête pas attention à l'opinion commune (quand on veut se la jouer, D'ailleurs, s'il a encore la tête sur les épaules, il doit lui--même se demander s'il fait bien de multiplier à l'identique, moutons, chauves--souris, belettes ou doryphores? Mais bon, perché dans son labo, p.65, 1994.

. La-«-preuve-sociologique, Pour se laisser rasséréner par cette douce réalité, d'autant plus douce qu'elle est imaginée, l'usage est aujourd'hui de se rendre au cinéma plutôt que dans un lieu de culte. Ce n'est pas exactement la même démarche, mais sur quelqu'un qui croit peut--être, mais ne sait plus vraiment, une bonne série fait à peu près l'effet qu'une belle cérémonie produit sur un pèlerin radieux. 'idéal, c'est--à--dire autre chose que du réel, à partir du même terreau. Au reste, tous les grands monothéismes s'appuient sur des dispositifs institutionnels en tous points comparables à ceux qu'on trouve en droit. Le catholicisme, l'islam et le judaïsme ont tous trois leur droit (droit canon, charria, torah), leurs clercs et leurs fidèles, leurs institutions et souvent leurs juges. Ils ne leur manquent que la contrainte étatique pour se substituer au droit. Il suffit d'ailleurs qu'un Etat accepte la tutelle d'une religion pour que celle--ci se substitue au droit. Sociologiquement et institutionnellement, d'un droit laïcisé. Aujourd'hui, l'Islam est la religion la plus pratiquée en France et ce phénomène inattendu renouvelle en partie les termes du débat. Il n'est ici pas nécessaire d'évoquer le judaïsme qui n'a jamais posé le moindre problème à l'Etat et à la société française ; au reste, c'est plutôt l'inverse qui s'est produit, car si la France a eu ses « Justes, Loin donc que la religion ignore la société réelle et en fasse abstraction, elle en est l'image ; elle en reflète tous les aspects, même les plus vulgaires et les plus repoussants. Tout s'y retrouve et si, le plus souvent, p.601

, Ce qui n'a rien d'étonnant dès lors que l'observatoire a été créé précisément pour traiter des tensions que la présence de l'Islam crée au sein de la société française. Avec raison, le rapport paru en 2019 rappelle qu'eu égard au « contexte qui persiste, fait à la fois d'inquiétude, d'émotion mais tapis », mais sans jamais céder au « culte de l'anecdote

, Le même préambule énonce ensuite que les Etats européens ont en commun un patrimoine d'idéal et de traditions politiques, de respect de la liberté et de prééminence du droit. La Cour a vu dans ce patrimoine commun les valeurs sous--jacentes à la Convention (...) ; à plusieurs reprises, elle a rappelé que celle--ci était destinée à sauvegarder et promouvoir les idéaux et valeurs d'une société démocratique, Les pratiques religieuses, autrement dit les moeurs de la communauté musulmane, sont libres aussi longtemps qu'elles n'affectent pas le « vivre--ensemble ». qui sous--tend le droit positif des Etats démocratiques n'est pas négociable. Dans un important arrêt du 13 février 2003 (Aff

, Or la Cour partage l'analyse quant à l'incompatibilité de la charia avec les principes fondamentaux de la démocratie, tels qu'ils résultent de la Convention : (?) la Cour reconnaît que la charia, reflétant fidèlement les dogmes et les règles divines édictés par la religion, présente un caractère stable et invariable. Lui sont étrangers des principes tels que le pluralisme dans la participation politique ou l'évolution incessante des libertés publiques. La Cour relève que, lues conjointement, les déclarations en question qui contiennent des références explicites à l'instauration de la charia sont difficilement compatibles avec les principes fondamentaux de la démocratie, vol.123