« Crises » au sein des élites grecques – utilité et ambiguïté d’un concept
Résumé
This article examines the notion of 'crisis' as it has been applied to archaic Greece, in particular to the aristocracy, whose decline is thought to have stretched from the 7th to the 5th century BC. Despite the heuristic value of the concept, which is an extraordinary indicator of the state of a society at times when the established order is turned upside down, the convenient use of a catch-all term nevertheless masks far more complex political, social and economic processes, which a detailed analysis can, on the contrary, nuance. In this instance, the historiographical example of the "seventh-century crisis", which has been the subject of much ink over the last thirty years or so, shows why, in archaic Greece, the notion of "crisis" actually went rather badly with that of "elites". In reality, the 'crisis' is a narrowly focused explanatory model that fails to take into account the long-term dynamics of social history.
L’article envisage la notion de « crise » telle qu’elle a été appliquée à la Grèce archaïque, en particulier à l’aristocratie, dont le déclin s’étirerait du VIIe au Ve siècle av. J.-C. Malgré la fécondité heuristique du concept, extraordinaire révélateur de l’état d’une société durant ces moments où l’ordre établi est chamboulé, l’usage commode d’un terme en réalité fourre-tout masque néanmoins des processus politiques, sociaux et économiques bien plus complexes, qu’une analyse fine permet au contraire de nuancer. En l’occurrence, l’exemple historiographique de la « crise du VIIe siècle », qui a fait couler beaucoup d’encre depuis une trentaine d’années, montre pourquoi, en Grèce archaïque, la notion de « crise » va en fait assez mal avec celle d’« élites ». La « crise » est en réalité un modèle explicatif à focale restreinte, qui ne prend pas en compte les dynamiques longues qui sont celles de l’histoire sociale.
Origine : Accord explicite pour ce dépôt
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