, THUCYDIDE, Histoire de la guerre du Péloponnèse, VIII, 21 et PLUTARQUE, Quaestiones Graecae 57 (Mor. 303E-304C). Syracuse : HÉRODOTE, Histoires, VII, 155. Voir Adolf BOERNER, Paulys Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft, pp.1219-1221

H. and D. Pauly, Enzyklopädie der Antike, IV, 1998, s. v. Geomoroi, col. 938. Voir aussi, pour les géomores de Samos, pp.39-41, 1987.

B. Benedetto, Citoyens et libres non-citoyens dans les cités coloniales à l'époque archaïque, vol.2, pp.43-85, 1992.

L. Marcello and . Il-duplice-massacro-dei-geomoroi, qui y voit finalement, sur le modèle des classes soloniennes, une « classe di censo, L. BREGLIA et M. LUPI (dir.), p.283, 2005.

-. Bravo and . Una, ESCHYLE, Suppliantes, 613. 73 -PLATON, Lois, 737E. 74 -PLUTARQUE, Thésée, XXV, 1 : eu patrída? ?aì gewmó rou? ?aì dhmiourgoú ?, p.538

. Aristote, . Rose, and O. Pollux, 111 : tría d' n tà nh pá lai, eu patrídai gewmó roi dhmiourgoí. 76 -PSEUDO-ARISTOTE, Constitution d'Athènes, XIII, vol.8

, Si on laisse de côté pareille approche institutionnelle, reste à savoir qui étaient les thètes et pourquoi ils se rassemblaient derrière une désignation chargée d'une connotation aussi négative 96 . Le terme s'applique usuellement à des travailleurs indépendants, sans propriété, qui louent leur force de travail. Comme l'a montré B. Bravo, il a en fait déjà une longue histoire lorsqu

, Eurymaque lui demande : « Ne voudrais-tu pas, notre hôte, entrer à mon service ? Je t'enverrais aux champs, à l'autre bout de l'île ; tu serais bien payé pour ramasser la pierre et planter de grands arbres ; je fournirais, avec le pain de tous les jours, le vêtement complet et la chaussure aux pieds 100 . » Depuis le royaume d'Hadès, Achille décrit à Ulysse la situation d'un thète comme la pire condition sur terre, néanmoins préférable à la sienne : « Ne me farde pas la mort, mon noble Ulysse ! J'aimerais mieux, valet de boeufs, vivre en service chez un pauvre fermier, qui n'aurait pas grand-chère, que de régner sur ces morts, sur tout ce peuple éteint 101 ! » Décrivant la maisonnée idéale, Hésiode engage pour sa part à se procurer, outre femme, boeufs et esclaves, un « thète sans maison » et une « servante sans enfant » 102 . En somme, bien que de statut libre, les thètes jouissaient d'une situation qui n'était guère enviable. Si les modèles homérique et hésiodique peuvent expliquer une telle désignation, certes peu valorisante, il faut aussi noter qu'aucun individu ne se complimentait d'être un thète. Si Anthémion le mentionne dans sa dédicace, c'est précisément parce qu'il a réussi à s'extraire de cette condition, il désignait habituellement un « homme libre qui se met au service d'un individu après avoir conclu un accord lui permettant d'obtenir une récompense 97 ». En particulier, le terme apparaît régulièrement dans les poèmes homériques pour qualifier ceux qui, sans attache aucune, travaillent pour autrui en échange d'une rétribution 98 . S'adressant à Apollon, Poséidon évoque « les maux que, seuls parmi les dieux, nous avons soufferts tous les deux autour d'Ilion, quand nous sommes venus, sur l'ordre de Zeus, louer nos services à l'année chez le noble Laomédon, pour un salaire convenu », sans oublier de rappeler qu'à la fin de l'année, Laomédon « nous ravit tout notre salaire et nous congédia avec des menaces » 99 . S'adressant sur un ton moqueur au mendiant (Ulysse déguisé), vol.29, p.347, 1954.

, -Voir sur ces questions historiographiques, A. DUPLOUY, « Ploutos e cittadinanza in Grecia arcaica », art. cit

D. Alain, ;. Les-mille-de-colophon, and H. , Totalité symbolique' d'une cité d'Ionie (VI e -II e s. av, pp.146-166, 2013.

. Id, En fournissant un accès égal à une expérience commune, elles permettaient en retour de définir qui pouvait prendre part à celle-ci et, partant, qui était citoyen. Ces pratiques collectives étaient « la marque de l'appartenance au groupe des citoyens sans en être, bien sûr, la seule condition 114 ». De ce point de vue, des activités comme la chasse ou le banquet forgeaient le sentiment d'appartenance à la cité et n'étaient pas moins essentielles que la participation à l'Assemblée -bien avant que celle-ci ne devienne centrale dans l'exercice de la citoyenneté à l'époque classique. 111 -Il faut en effet citer, dans le monde anglophone, divers travaux analogues, en particulier Simon GOLDHILL et Robin OSBORNE (éd, ou Vincent FARENGA, Citizen and Self in Ancient Greece: Individuals Performing Justice and the Law, vol.112, pp.1275-1306, 1999.

S. Pauline and . Pantel, La cité grecque d'Homère à Alexandre, trad. par F. Regnot, Les activités collectives et le politique dans les cités grecques, vol.23, pp.407-413, 1990.