Quelques tentatives récentes pour sortir du dilemme Cournot-Bertrand
Abstract
The Cournot duopoly has given rise to numerous controversies, particularly after Bertrand criticism. It's usual to consider that the debate concerns the strategies of the agents, quantities or priees. Nevertheless, if one looks at the arguments employed by Cournot and Bertrand, the opposition is less contrasted, since the duopolists can chose both quantities and prices. lt's in the development of this debate that new models of duopoly have been proposed with, in particular, the game formalized by Kreps and Scheinkman, studied in this article. We show that this model has to be interpreted as a justification of Cournot's conjectures, but raises questions about the nature of its assumptions. These recent endeavours illustrate the dijficulties which emerge when one attempts to dispense with the walrasian auctioneer and let the agents propose the prices.
La modélisation du duopole par Cournot a suscité de nombreuses controverses, à la suite notamment de la critique de Bertrand. On considère habituellement que le débat porte sur la question des stratégies, en quantité ou en prix. Si l'on s'en tient toutefois à l'argumentation employée par Cournot et Bertrand, l'opposition est moins tranchée, les duopoleurs pouvant à la fois agir sur l'une et l'autre variables. C'est dans le prolongement de ce débat qu'ont été proposées de nouvelles modélisations du duopole, dont celle de Kreps et Scheinkman, à laquelle cet article s'intéresse tout particulièrement. On montre que ce modèle doit s'interpréter comme une justification des conjectures de Cournot, mais soulève des interrogations relatives à la nature des hypothèses qu'il adopte. Ces tentatives récentes illustrent les difficultés suscitées par la volonté de s'émanciper du commissaire-priseur walrassien, en laissant aux agents l'initiative de proposer les prix.