E. Pierre, D. Michel, . Fornel, and . Le-sens-en-pratique, Construction de la référence et structure sociale de l'interaction dans le couple question, Actes de la Recherche en Sciences Sociales, pp.46-53, 1983.

. Le-problème-n, les seigneurs dans le cadre d'un passage linéaire de la mémoire orale à la mémoire écrite, comme s'il y avait eu à l'origine une communication paysanne libre (et orale) qui serait ensuite tombée sous la coupe seigneuriale (et dont le contrôle aurait été assuré par sa mise par écrit, conçue comme une dépossession) ? schéma de rédaction dépossédante qui sous-tend p ex, Spätmittelalterliche ländliche Rechtsaufzeichnungen am Oberrhein zwischen Gedächtniskultur und Schriftlichkeit. Untersuchungen am Übergang von analphabetischen zu skriptualen Überlieferungsformen im Blickfeld rechtlicher Volkskunde

?. Car and . Qu, fait apparaître que le contenu des Weistümer qu'il étudie résulte de compilations de passages provenant de chartes, censiers et codifications antérieures, parfois vulgarisés (non pour les rendre lisibles par tous mais pour suggérer leur origine populaire) et concernant souvent des seigneurs différents ? compilation mise en oeuvre dans un cadre désormais villageois (où pouvaient être présents plusieurs seigneurs), à l'occasion de la Weisung. On a donc affaire non pas au détournement seigneurial d'une forme de communication originelle mais à la production d'une nouvelle forme de communication, liée à la formation des communautés villageoises ? mais (et c'est là ce qui nous importe ici) une forme de communication qui, pour affirmer la domination seigneuriale, 15. Jahrhundert)ou par non) aux questions posées, ce qui montre que l'essentiel est qu'ils répondent, pp.289-333, 2001.

. Lang, ou pas seulement) à la différence entre 'prier' et 'demander', ni sans doute au ton du questionnement (difficile à reconstruire ? sans parler que même lorsque le seigneur est présent, ce n'est pas lui qui questionne mais son représentant, issu de la communauté elle-même) : est-ce dû au fait que dans un cas (p. ex. le Weistum), la réponse se trouve dans un document émis par le questionneur lui-même tandis que dans l'autre (la 'lettre') la réponse se trouve dans un document émis par le répondeur lui-même ? comme si être émetteur d'un document signifiait être socialement significatif ? Ou est-ce lié à ce à quoi répond la réponse ? une demande de réponse ou une question ? On retrouverait alors ici le sens fort qui a pu être attaché à la notion de question, allant jusqu'à la torture? Dans tous les cas, on voit bien qu'il y a réponse et réponse, et que c'est de la nature de celle-ci que dépend la nature de l'échange. 43 Un exemple entre mille de cet usage métaphorique : Veronika NOVÀK, « La source du savoir Information et société?, p. 154 : « Les rituels comme l'entrée ou le sacre sont conçus comme faisant partie d'un véritable dialogue entre le roi et son peuple où, à côté du message général de paix et de bon gouvernement, certains gestes [ou objets] sont introduits en vue d'une information très concrète, telle l'épée présentée au duc de Bedford? en 1422. » 44 Tant que les ordres doivent être communiqués oralement (même s'ils sont transmis par écrit, mais destinés à être lus publiquement ), les récepteurs peuvent toujours réagir contre l'émissaire représentant le pouvoir ? donc contre le pouvoir. C'est clairement le cas avec les crieurs étudiés par Nicolas OFFENSTADT, « Les crieurs publics à la fin du Moyen Âge. Enjeux d'une recherche », dans : BOUDREAU? (dir.), Information et société?, p. 203-217 : on observe bien d'une part sa mise en absence par rapport aux émetteurs, le crieur en tant que représentant étant à la fois présent (corporellement/vocalement) et absent (en tant qu'individualité, d'où par exemple l'usage d'une livrée, etc.), ce qui lui permet de n'apparaître que comme un relais neutre, un pur représentant ? en tant que celui à travers lequel l'émetteur [1] redevient présent, La signification sociale différente du fait de répondre à une demande de réponse 1193, 1217) fassent apparaître que les princes et certains aristocrates envoient à la ville non pas des messagers, mais des « souffleurs de trompette », c'est-àdire des crieurs : ceux-ci m'apparaissent comme un moyen de transformer une communication (lettre) en domination symbolique, pp.191-210, 1999.

. Si, Öffentlichkeit une sorte de miracle passager surgi dans un entre-deux de l'histoire européenne), mais aussi d'abandonner la corrélation de l'Öffentlichkeit avec des notions politiques contemporaines (démocratie L'Öffentlichkeit est susceptible d'être présente partout où une procédure de réponse articulée et collective se met en place ? tandis qu'inversement les systèmes de domination sociale se construiraient par l'instauration de formes d'échange sans possibilité de réponse (qui est ce que j'appelle spécifiquement l'information) Ceci modifie radicalement la manière de s'interroger sur la domination par la parole au Moyen Âge, la question qui se pose étant désormais : de quelle manière le pouvoir médiéval instaure-t-il de la non-réponse ? Revenons-en à la raison pour laquelle nous sommes là : la notion d'« espace public » est-elle pertinente , ou heuristique, pour la période médiévale ? Une fois dénoncés l'anachronisme historique de « public » et l'anachronisme théorique d'« espace », comme je l'ai fait initialement, on pourrait estimer qu'il n'y a plus rien à en faire. Par ailleurs, il me semble avoir souligné, à partir d'une analyse de cas médiéval, que la genèse d'un « espace public » conçu comme un espace démocratique de communication concerne moins le problème de la rationalité marchande bourgeoise que le problème de la capacité de réponse : autre limite que je vois à la théorie habermassienne. En revanche, il faut lui savoir gré ? et reconnaître l'intérêt heuristique de son approche, ne serait-ce que par la critique qu'elle suscite ? de pousser à l'examen du rapport entre pouvoir et communication, qui va bien au-delà de la seule appropriation des médias par les puissants à laquelle on réduit le plus souvent ce rapport. À partir de là, j'aurais tendance à considérer plus pertinent ? plutôt que de s'accrocher coûte que coûte à la notion d'« espace public » ? de construire un système notionnel, fondé par exemple sur la dissociation nette entre information (conçue comme je l'ai dit plus haut comme un échange sans réponse fondateur d'une domination, parce que véridictif) et communication, est susceptible de dépasser le strict cadre historique défini par Habermas au lieu de l'usage souvent indistinct et indigène (c'est-à-dire en fonction de notre sens commun ) qui en est fait aujourd'hui 45