Choqek’iraw and the Apurimac valley: Landscapes and Late Pre-Hispanic Societies
Choqek'iraw et la vallée de L'Apurimac: paysages et sociétés préhispaniques tardives
Résumé
The Apurimac river flows through a deep Andean valley in southern Peru. In its middle course, the valley shelters one of the most important archaeological sites of the Inka culture (15-16th century): Choqek’iraw. This palace featuring sophisticated architecture sits on the spur of a snowcapped mountain. This study uses a regional approach for understanding the significance of Choqek’iraw and its surroundings. By combining extensive archaeological surveys from both sides of the valley with the available ethno-historical information, we try to uncover the nature of late pre-Hispanic settlement in this region, which borders on several ethnic groups. To achieve this, the concept of territory is examined, at different scales and from different perspectives. First, the settlement patterns of the peasant communities in the valley are analyzed; their structures are perfectly adapted to the "vertical" ecology of the Andes. Subsequently, the socio-cultural affiliations of these village communities, dating from the Late Intermediate Period, are examined in the light of ethno-historical sources and ceramic data. Finally, the implications of landscapes are explored in relation to the territorial configuration of the region. This investigation suggests that the main peaks and the Apurimac river played a major role in the systems of territorial representation and that Choqek'iraw, and other inka settlements of the region, were located at specific sites with a strong symbolic dimension. All available evidence indicates that population and resource control were not the only reasons for inka occupation of the valley; in fact, Choqek’iraw and its surroundings formed a religious domain, aimed at incorporating within the landscape the vision of the inka world.
Le fleuve Apurimac s’écoule dans une vallée profonde de la cordillère des Andes au Pérou. Dans son cours moyen, cette vallée recèle l’un des plus importants sites archéologiques de la culture inka (15-16ème siècles) : Choqek’iraw. Il s’agit d’un palais, à l’architecture sophistiquée, accroché à l’éperon d’une montagne au sommet éternellement enneigé, que cette thèse se propose d’étudier dans une approche régionale. Sur la base des résultats de prospections extensives menées sur les deux rives de la vallée où des dizaines de vestiges de villages préhispaniques ont été identifiés, et d’une analyse des données ethnohistoriques disponibles, nous tentons de dévoiler la nature du peuplement préhispanique tardif de cette région située aux confins de plusieurs pays ethniques. Pour ce faire, nous développons une réflexion sur la notion de territoire, conduite à différentes échelles et selon diverses perspectives. Nous analysons, d’abord, l’habitat des communautés villageoises préhispaniques, dont la structure paraît tout à fait adaptée à l’écologie « verticale » des montagnes andines. Nous examinons, ensuite, l’affiliation socioculturelle de ces communautés, originaires de la Période Intermédiaire Récente (11-15ème siècles), à la lumière des sources ethnohistoriques et des témoignages matériels. Enfin, nous nous livrons à un essai sur les implications des paysages dans l’agencement territorial de la région ; il semble, en effet, que les principaux sommets et l’Apurimac jouaient un rôle majeur dans les systèmes de représentation territoriale et que Choqek’iraw, et les autres établissements inkas de la région, ont été implantés sur des sites spécifiques possédant une forte dimension géosymbolique. Aussi, il apparaît que les motifs de l’occupation inka de la région ne se limitaient pas au contrôle de sa population et à la mainmise sur ses ressources, car Choqek’iraw et ses environs formaient, avant tout, un domaine religieux visant à inscrire dans le paysage la vision du monde inka.
