Be trained and train oneself to development professins in the Totomac region, Mexico
(Se) former aux métiers du développement en région Totonaque, Mexique
Résumé
The world of “development” is continuously kept in motion by a multitude of actors who at different levels conceive, plan and implement all types of operations aimed at producing changes in specific social environments. Few research studies have yet taken on the task of studying the processes by which these actors “train themselves” and “are trained” to exercise their professional role. This thesis proposes to explore the processes of socialization in “field development professions” with a particular focus on the training of “local development intermediaries” within a higher education institution located in the Totonac region in the state of Veracruz, Mexico. The socialization processes within this educational institution are marked: by a worldwide tendency to adopt market and entrepreneurial logics which put forward the responsibility of individuals in their own development and push towards the professionalization of local actors; by national dynamics which, within the framework of multiculturalist policies, promote training programs for professionals of indigenous origin, allowing to standardize and orient their practices towards a “development with identity”; but above all by the logics of teachers and students, the main parties in the teaching-learning processes constructed on a daily basis, who propose other ways of practicing development under the sign of "interculturality" and "buen vivir". At the crossroads of the sociology of training and the socio-anthropology of development, this research proposes an analysis at different levels that seeks to understand the way in which these national and international dynamics are articulated and put pressure on the logics of regional and local actors. Based on ethnographic research carried out in 2016, we take special interest in the strategies adopted to initiate students into the role of “intercultural manager” within the Universidad Veracruzana Intercultural campus Totonacapan and in the journey lived by the students towards the discovery of this role.
Le monde du « développement » est continuellement tenu en mouvement par une multitude d’acteurs qui à différents niveaux conçoivent, planifient et mettent en œuvre tout type d'opérations visant à produire des changements dans des milieux sociaux spécifiques. Encore peu de recherches ont eu comme objectif d’étudier en profondeur les processus par lesquels ces acteurs « se forment » et « sont formés » pour exercer leur rôle professionnel. Cette thèse propose donc d’explorer les processus de socialisation aux « métiers du développement de terrain » en s’intéressant tout particulièrement à la formation d’« intermédiaires locaux du développement » au sein d’une institution d’enseignement supérieur située dans la région Totonaque de l’état de Veracruz au Mexique. Les processus de socialisation au sein de cette institution éducative se trouvent traversés : par une tendance mondiale d’adoption des logiques marchandes et entrepreneuriales qui mettent en avant la responsabilité des individus dans leur propre développement et poussent vers la professionnalisation des acteurs locaux ; par des dynamiques nationales qui, dans le cadre des politiques multiculturalistes, promeuvent des programmes de formation des professionnels d’origine autochtone, permettant de normaliser et orienter leurs pratiques vers le « développement avec identité » ; mais surtout par les logiques des enseignants et étudiants, principales parties prenantes des processus d’enseignement-apprentissage construit quotidiennement, qui proposent d’autres manières de pratiquer le développement sous le signe de l’« interculturalité » et du « buen vivir ». Au croisement de la sociologie de la formation et de la socio-anthropologie du développement, cette thèse propose une analyse à différents niveaux cherchant à comprendre la manière dont ces dynamiques nationales et internationales s’articulent et rentrent en tension avec les logiques des acteurs régionaux et locaux. Mais tout en nous intéressant particulièrement, à partir d’une enquête ethnographique menée en 2016, aux stratégies adoptées pour initier les étudiants au rôle de « gestionnaire interculturel » au sein de l’Universidad Veracruzana Intercultural campus Totonacapan, et au parcours vécu par les étudiants vers la découverte de ce rôle.
Origine : Version validée par le jury (STAR)